
Depuis le secondaire, mon cheminement scolaire avait toujours été orienté vers les sciences, vers la santé. J’avais entamé des cours au baccalauréat en sciences infirmières à l’Université Sherbrooke, au campus de Longueuil. Après avoir fait la moitié du baccalauréat, j’ai senti que je n’étais pas à ma place; que j’avais besoin de changer d’air, comme on dit. De plus, à ce campus, il n’y avait pas d’accès au sport étudiant. J’avais une amie dans les Citadins de l’UQAM et elle m’en a beaucoup parlé en bien. C’est donc à la base le programme de cheerleading qui m’a poussée vers l’UQAM. Puis, j’ai commencé à regarder les programmes à l’UQAM; des programmes qui n’avaient aucun lien avec les sciences, la santé. Étant née au Laos, un pays juste en dessous de la Chine, j’ai eu l’envie de retrouver mes racines asiatiques et de démystifier la Chine et le Japon, deux pays très influents sur la scène internationale, mais aussi très méconnus. J’avais envie d’apprendre une autre langue, d’apprendre sur une autre culture, de sortir de ma zone de confort, d’ouvrir mes horizons, d’être en contact avec des notions moins «factuelles» mais plutôt culturelles. C’est lorsque j’ai vu qu’il y avait une possibilité de faire des études en Chine que j’ai officiellement appliqué pour le programme.
Au tout début, je faisais le programme pour accéder à la bourse pour étudier en Chine. Dès la première session, j’ai vite réalisé que j’étais totalement captivée par la Chine et le Japon. Ces pays étaient de loin ce que je croyais qu’ils étaient. Dès la première session, j’ai pu entrer en contact avec du personnel originaire de ces pays. D’excellents professeurs, soucieux de la réussite de leurs étudiants, très compétents et très intéressants. Dès la première session, Min Sun et Sachiyo Kanzaki m’ont grandement épaulée dans mon parcours particulier. Combiner sport étudiant et cours de langues fût laborieux. Ma coordinatrice de programme Juliane Bertrand fût d’une grande aide aussi. Ce sentiment d’être supportée a énormément contribuée à mon bien-être au sein du programme de langues et à vouloir persévérer. En me concentrant sur la Chine et le Japon, j’ai pu aussi apprendre sur leur histoire, leur politique et leur culture par l’entremise d’autres enseignants spécialistes et fascinants. Au fil des sessions, j’ai réussi à démystifier ces deux pays et je me suis fait un devoir de partager mes connaissances avec les autres. J’ai vraiment grandi. Je me sens plus connectée au monde, plus ouverte aux autres. De plus, je peux dire que je suis fière d’avoir acquis des compétences dans ces deux langues, qui sont totalement étrangères, voire impossible à cerner pour la plupart. Pour ce qui est de l’anglais, j’avais envie d’approfondir mes connaissances. Avec mes cours d’anglais, bien que je me considère très fluide dans cette langue, j’ai pu me défaire de plusieurs faux plis, j’ai pu décortiquer des fautes langagières provenant d’anglophones même, j’ai pu acquérir de la confiance lorsque je parle anglais au point d’en faire des exposés. Si on croit connaître parfaitement une langue, alors on a complètement tort! Il y a toujours quelque chose à apprendre de la langue.
Ce qui m’a beaucoup motivée, c’était une bourse pour étudier en Chine. Une bourse qui couvre toute la scolarité et l’hébergement dans un programme de notre choix. Je me visualisais étudier à l’étranger en train de vivre des aventures que je n’aurais jamais pu imaginer auparavant. À ma première session j’étais donc très assidue à mes cours, je voulais tout simplement donner mon 100%. À la fin de la session, j’ai pu terminer avec une moyenne de 4.23/4.30 avec 4 cours et 10h par semaine de cheerleading avec les Citadins, sans oublier mon travail à temps partiel. J’ai vu que j’avais les capacités de performer académiquement et athlétiquement, ce qui m’a encore plus donné l’envie de me surpasser. En 2019-2020, j’étais la meilleure étudiante-athlète du Club des Citadins. Avec une telle performance, j’ai pu me permettre d’envisager un autre rêve; celui d’être médecin. Puisque la santé a toujours été très importante pour moi, j’avais envie d’y retourner et de voir si je pouvais accomplir quelque chose. Ce qui m’amène à maintenant, à l’hiver 2021, alors que je termine enfin mon baccalauréat. Je passe bientôt mes entrevues de médecine à McGill et j’envoie mes formulaires d’inscription à la bourse en Chine auprès du Consulat chinois de Montréal. L’UQAM m’aura donc ouvert deux portes. À 24 ans, même après un baccalauréat, je me retrouve donc à recommencer de nouvelles études. Il faut que je m’y résigne, j’adore l’école, tout simplement parce que j’y ai accès. Nous avons la chance au Québec d’avoir un système qui se souci qu’on soit éduqué, qu’on puisse atteindre notre plein potentiel. À l’UQAM, dans mon programme de langues et dans mon programme sportif, je l’ai très bien ressenti.
Le personnel de langue est très investi dans la réussite des étudiants, mais aussi dans leur ouverture à la langue. On sent une sincérité, une humanité, une humilité, de ces professeurs qui va au-delà d’un cadre pédagogique. Les auxiliaires d’enseignant sont agréables et compétents. Nous avons des heures de tutorats structurés et pertinents à notre progression dans la langue. Plusieurs rencontres parascolaires sont aussi organisées afin que les étudiants puissent bénéficier de plus de contact avec la langue. De plus, il y a annuellement le concours d’élocution japonaise. J’ai eu la chance d’y participé en 2020, juste avant qu’on annonce les mesures de confinement. J’ai donc préparé un texte en japonais avec Kanzaki Sensei. Je l’ai appris par cœur et je l’ai cité devant des Japonais. C’est un des moments les plus fébriles que je n’ai jamais vécu, mais j’étais si fière. Et j’ai senti que mes professeurs l’étaient aussi! La journée avait pour thématique le Japon bien sûr, alors nous avons pu découvrir la musique et la nourriture japonaise.
Wanthida Voraboud-Lecours (baccalauréat par cumul, 2021, comprenant la majeure en langues et cultures modernes, profil anglais et chinois, 2021, et le certificat en langues et culture d’Asie, 2021)
