
C’est par le biais de mon baccalauréat en philosophie et des six cours hors programmes faisant partie de son cursus que je me suis inscrit à des cours d’allemand offerts à l’École de langues de l’UQAM. Mon objectif était alors de m’initier à l’allemand pour enrichir ma compréhension de certains concepts présents dans des ouvrages de philosophie. À l’époque, je ne me doutais pas de l’importance que prendraient éventuellement la culture et la langue allemandes dans ma vie, ni de l’influence profonde qu’auraient ces premiers cours sur la trajectoire de mes études en philosophie et de mon existence en général.
Les cours d’allemand offerts par l’École de langues m’ont véritablement ouvert un horizon de possibilités et d’opportunités autant personnelles, professionnelles qu’académiques. Entre mon baccalauréat et ma maîtrise, j’ai par exemple pu participer au programme d’échange Azimut afin d’aller enseigner le français pendant huit mois dans une école secondaire dans le Schleswig-Holstein en Allemagne. Cette expérience d’une grande richesse a non seulement contribué au progrès de mon allemand, elle m’a également initié au monde de l’enseignement et m’a permis de prendre une pause des études entre mon baccalauréat et ma maîtrise. Il était alors déjà prévu que je rentrerais à la maîtrise en philosophie à mon retour, mais ce passage d’une année en Allemagne a été pour moi un interlude significatif et d’un grand bénéfice. Il importe également de mentionner que l’École de langues m’a permis, à mon retour d’Allemagne, de poursuivre une expérience professionnelle similaire par l’intermédiaire de contrats d’auxiliaire d’enseignement dans des cours d’allemand. Cela m’a permis de garder un contact presque quotidien avec l’allemand et de continuer à acquérir de l’expérience dans le milieu de l’enseignement, tout en poursuivant mes études en philosophie.
Dès mes premiers contacts avec la langue allemande, un de mes objectifs était d’éventuellement pouvoir lire des ouvrages de philosophie allemande dans leurs versions originales. J’ai donc, entre autres, beaucoup travaillé sur la lecture en allemand. Plusieurs cours offerts par l’École de langues, dont quelques-uns dédiés à la lecture de documents écrits (offerts par l’excellente Josée Lamy) m’ont aidé dans cette démarche, ce qui m’a permis d’inclure dans mes travaux de maîtrise ainsi que dans mon mémoire beaucoup de sources allemandes. Cette possibilité s’est rapidement révélée être un avantage significatif, dans la mesure où beaucoup de chercheur.euses et d’auteur.trices allemand.es continuent de publier leurs ouvrages d’abord en allemand avant de les traduire. Cela est sans compter les joyaux non-traduits du passé sur lesquels on peut parfois tomber. Ainsi, maîtriser l’allemand m’a ouvert l’accès à un bassin de productions culturelles et scientifiques ayant grandement contribué à mes réflexions et, je l’espère, à l’originalité de mes travaux.
Finalement, c’est en grande partie grâce à ces premiers cours d’allemand à l’École de langue de l’UQAM que je me trouve aujourd’hui à l’Université d’Heidelberg, en Allemagne, pour réaliser mon doctorat, entre autres financé par le DAAD (un programme de bourses d’études et de recherche allemand), sous la supervision d’un chercheur que j’affectionne particulièrement. Je m’imagine effectivement bien mal les circonstances actuelles de mes recherches et de mon parcours académique sans ces premiers cours d’allemand et sans les personnes singulières et passionnées qui les ont livrés et qui m’ont fourni une aide précieuse en cours de route. À cet égard, je dois tout particulièrement remercier Britta Starcke, ma première professeure d’allemand. Britta m’a non seulement introduit avec zèle et passion à cette langue et à cette culture, elle m’a également ouvert un horizon de possibilités nouvelles et de champs d’applications, dès les premiers cours. Grâce à elle, mon objectif initial d’avoir simplement une base décente d’allemand s’est transformé en un projet à long terme avec une série d’étapes concrètes pour le réaliser.

J’ai apprécié plusieurs choses dans ma fréquentation de l’École de langues. D’abord, c’est peut-être son caractère interdisciplinaire et diversifié : elle est un espace inclusif où des gens de différents horizons et domaines d’étude se rejoignent autour d’un intérêt culturel commun. L’école d’été à Berlin, organisée annuellement par l’École de langues, a été pour moi un exemple probant d’une telle ambiance et de la richesse qu’elle implique. Se promener à Berlin avec des visages déjà familiers, sillonner la capitale allemande et participer à son effervescence culturelle en compagnie de Sebastian Döderlein, notre professeur d’allemand – qui a également un doctorat en histoire – voilà les conditions idéales d’un premier contact avec le pays! Tout.es les participant.es étaient présent.es pour des raisons et intérêts divers, qui gravitaient toutefois tous autour d’un enthousiasme et d’une curiosité commune envers la langue et la culture allemandes. Bien que l’école d’été représente à cet égard un scénario exemplaire, c’est aussi une réalité bien présente dans les salles de classe à l’UQAM : celle d’un foisonnement d’individus curieux, amicaux et s’entraidant mutuellement, ce qui favorise un excellent climat d’apprentissage.
Une seconde dimension de mon expérience avec l’École de langues que j’ai beaucoup appréciée est l’attention portée, par les personnes qui y travaillent, aux individualités et aux cheminements respectifs des étudiant.es. Les projets réalisés dans les différents cours offerts permettent par exemple bien souvent d’annexer nos intérêts respectifs à notre apprentissage de la langue et de la culture allemandes. À cet égard, les cours que j’ai suivi à l’École de langues ne m’ont pas simplement livré du contenu, ils m’ont plutôt fondamentalement aidé à tracer un parcours personnel.

Finalement, il faut souligner la qualité de l’enseignement offert dans les cours d’allemand de l’École de langues. Chaque professeur.e que j’ai eu la chance de rencontrer nous met en relation avec l’allemand et les pays germanophones entre autres par sa propre expérience, partageant anecdotes et réflexions, ce qui permet aux étudiant.es de développer une compréhension subtile, plus profonde que générique, de la langue comme de la culture. Ainsi, que ce soit par les considérations didactiques, les modalités d’enseignements, les contenus d’apprentissage et les types de supports disponibles (dont des assistant.es de langue allemand.es présent.es sur place à chaque année), l’allemand s’apprend particulièrement bien à l’École de langues de l’UQAM.
Frédérick Deschênes (baccalauréat en philosophie, 2019; maîtrise en philosophie, 2022)